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Besoin d’agrandir sa flotte de véhicules : comment ?

  • Photo du rédacteur: Olivier HELL
    Olivier HELL
  • 31 août
  • 6 min de lecture
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Notre société est en pleine croissance et pour accélérer son développement, Emilie – la nouvelle commerciale – rejoindra l’équipe d’ici quelques semaines. Comme tous ses collègues de la force de vente, elle aura droit au package complet : téléphone, ordinateur, et véhicule.

Cependant, on ne va pas taper dans la trésorerie pour financer en cash une voiture de plus. Passons en revue les diverses solutions possibles :

 


1. L’achat direct


Vous contractez directement avec le concessionnaire automobile, et juridiquement vous devez propriétaire du véhicule dès la remise des clés. Vous avez 3 manières principales d’effectuer cette acquisition : en puisant dans votre trésorerie disponible, en souscrivant un emprunt auprès de votre établissement, ou en recourant à la solution de financement proposée par le concessionnaire.


  • Avantages : en négociant directement avec le concessionnaire, vous pouvez obtenir des rabais plus importants notamment si vous sélectionnez un véhicule en stock disponible ou que vous choisissez l’offre de financement interne. Etant propriétaire, vous avez la liberté de le revendre à tout moment (sous réserve des clauses contractuelles prévues dans le contrat de prêt)


  • Inconvénients : si le véhicule acquis vient accroître l’actif de l’entreprise, cela est contrebalancé par une diminution d’un autre actif – la trésorerie disponible- ou la création d’un passif – la dette financière – qui aura un impact sur la capacité d’endettement au cas l’entreprise aurait d’autres projets d’investissement futur.

 


2. La Location avec Option d’Achat (LOA) ou Crédit-bail


Cette solution passe par un intermédiaire entre le concessionnaire (ou parfois directement le constructeur) et l’entreprise : le loueur. Pour un véhicule, la durée du contrat est généralement comprise en 2 et 5 années. La société verse un loyer mensuel et n’est pas juridiquement propriétaire du bien durant toute la période de location. En fin de contrat, la société peut soit restituer le véhicule au loueur, soit exercé l’option d’achat.


  • Avantages : malgré un 1er loyer majoré (souvent entre 15 et 20% du prix catalogue), la trésorerie n’est que peu sollicitée et la société conserve ainsi sa capacité d’endettement et l’opportunité de placer le surplus de trésorerie. Les mensualités sont fixes et souvent le montant payé inclut des services additionnels (révision courante, trains de pneus,…) et en cas de dysfonctionnement, le loueur est tenu de vous solutionner le problème. De plus, en fin de contrat, c’est l’entreprise qui choisit si elle exerce l’option d’achat, ce qui peut être une bonne opportunité si le véhicule est encore en bon état avec un faible kilométrage.


  • Inconvénients : hormis le fait qu’on n’a souvent peu de marge de négociation sur le tarif initial, il faut bien prendre connaissance du contrat. Celui-ci peut inclure des clauses limitatives relativement contraignantes notamment en ce qui concerne le kilométrage du véhicule sur la durée de la location. Si l’entreprise opte pour la restitution du véhicule, un dépassement de kilométrage et des dommages sur le véhicule pourront conduire à une facture finale bien salée.

 


3. La Location Longue Durée (LLD)


A peu de chose près, cette solution est similaire à la LOA sauf qu’il n’y a pas d’option d’acquisition au terme du contrat. Ainsi la société n’est jamais propriétaire du véhicule.


  • Avantages : ce sont les mêmes que pour la LOA, sans le choix final.


  • Inconvénients : ici il n’y a pas le choix, la restitution doit se faire en fin de location. Si des frais de remise en état sont nécessaires, il est souvent préférable pour la société de les gérer elle-même en passant par un garagiste avant la restitution pour s’éviter une grille tarifaire pouvant sembler excessive.

 


4. La Location Courte/Moyenne Durée (LCD / LMD)


Que ce soit parce qu’on a recruté un collaborateur de manière temporaire, qu’on attend la fin de la période d’essai avant une validation définitive ou qu’on ait besoin d’un véhicule provisoire en attendant la livraison du véhicule commandé, cette formule de location offre une grande souplesse.


  • Avantages : à la différence des LOA et LLD, il n’y a pas de 1er loyer majoré. On ne paie que pour la période et le kilométrage utilisés et les contrats inclus souvent l’entretien et l’assistance. Selon la durée d’utilisation, il y a aussi une absence de fiscalité additionnelle (la TVS et la part non déductible des loyers).


  • Inconvénients : en contrepartie de la flexibilité, le coût des loyers est nettement plus élevé que les autres solutions et le montant total de la location ainsi qu’un dépôt de garantie peuvent être demandés dès la signature du contrat.

 


5. L’abonnement automobile


Déjà bien répandu chez les particuliers, les solutions d’abonnement tendent à se développer dans le milieu professionnel. Le principe en est simple : un montant forfaitaire est payé mensuellement et/ou à l’sage et donne le droit d’utiliser une flotte de véhicule mis à la disposition d’une communauté d’utilisateur.


  • Avantages : sans engagement sur du long terme, cette solution peut convenir dans des entreprises où les déplacements ne sont qu’occasionnels. Il n’y a pas d’investissement initial et, quand il y a des dépôts de garantie à verser les sommes sont nettement moins conséquentes que ceux des LOA, LLD ou LCD/LMD. Les résiliations, les réservations et les changements de véhicule se font aisément, souvent à partir d’une application sur son smartphone. Les flottes de véhicules par abonnement sont souvent électriques et adaptées à des déplacements de courte distance, d’où un choix également écologique pour les entreprises qui cherche à soigner leur image auprès du grand public en limitant leur empreinte carbone.


  • Inconvénients : cette solution est encore en rodage et on constate que souvent les flottes sont restreintes et parfois la disponibilité n’est pas au rendez-vous. Le fait également que les véhicules ne passent pas systématiquement par une agence de location qui vérifie l’état du véhicule et le nettoie après chaque utilisation, il peut y avoir une part d’incertitude liée pour beaucoup au civisme des précédents usagers et à la propreté du bien qui peuvent écorner l’image de l’entreprise.


 

6. Quelques autres solutions de financement d’une flotte automobile


Au-delà des formules classiques, certaines options existent pour optimiser la gestion de flotte :


  • Buy-back (rachat programmé). Lors d’un achat direct, vous pouvez négocier un engagement de rachat futur du véhicule à un prix fixé (par exemple la revente garantie à 50 % du prix après 3 ans). Cela équivaut à une forme de leasing interne : vous financez en partie votre véhicule et sécurisez sa valeur résiduelle. Le buy-back assure un financement avantageux et une planification claire (vous savez à l’avance combien vous récupérerez).


  • Lease-back (cession-bail). Si vous possédez déjà des véhicules, vous pouvez les vendre à une société de crédit-bail puis les relouer immédiatement. Ce schéma libère d’importantes liquidités (grâce à la vente) tout en continuant à utiliser les véhicules. Les loyers versés deviennent des charges d’exploitation déductibles (sauf réserve des règles fiscales applicables), et l’entretien est souvent inclus dans le contrat. Le lease-back permet surtout de redonner de la capacité d’endettement et de la trésorerie pour de nouveaux investissements ou pour financer un accroissement du Besoin en Fonds de Roulement (BFR)

 


7. L’indemnisation du collaborateur


L’une des solutions simples pour permettre à ses collaborateurs de se déplacer sans avoir à réaliser d’investissement est de leur demander d’utiliser leurs véhicules personnels. Plusieurs points importants sont à noter avec cette solution :


  • Si l’usage professionnel est conséquent, le montant pour l’entreprise peut rapidement devenir bien plus conséquent que les autres solutions évoquées ci-dessus.

  • Pour le collaborateur, l’indemnité est une somme non soumise à la fiscalité personnelle et peut être considéré comme un complément financier

  • L’administration fiscale établit un barème qui peut servir de base (https://www.service-public.fr/particuliers/actualites/A14686). L’entreprise n’est pas tenu de suivre ce barème, qui est à considérer comme un maximum déductible. L’employeur et l’employé peuvent convenir d’un autre système de valorisation de l’indemnité, fixe ou variable. En cas de dépassement du barème fiscal, la partie excédentaire devrait être réintégrée au résultat imposable.

 


8. Autres éléments à prendre en considération

 

  • Le véhicule d’entreprise est l’un des supports publicitaires offrant le meilleur retour sur investissement en matière de marketing et de communication. Pour quelques centaines d’euros vous pouvez floquer le véhicule, dans le cas d’un achat direct, d’une LOA ou d’une LLD.


  • Un véhicule qui est acquis ou loué par l’entreprise et mis à la disposition d’un collaborateur pour ses besoins professionnels ET personnels nécessite d’évaluer l’avantage en nature. Celui-ci est soumis à cotisations sociales et à fiscalité personnelle. L’URSSAF fait à disposition sur son site une grille de détermination des avantage en nature (https://www.urssaf.fr/accueil/employeur/cotisations/avantages-en-nature.html)


  • Véhicule utilitaire ou véhicule de tourisme, attention à la fiscalité : qu’il s’agisse de la TVA, de la TVS, de la déductibilité des loyers ou des amortissements, les règles ne sont pas les mêmes pour les véhicules de tourisme (véhicule avec une banquette passager à l’arrière) et pour les véhicules commerciaux ou les utilitaires.

 


Conclusion

 

Le choix entre achat, crédit-bail, location ou abonnement dépend de nombreux critères propres à votre PME (santé financière, besoins de flexibilité, usage des véhicules, politique de renouvellement, stratégie de communication sur les véhicules, ...). Pesez bien les avantages d’une dépense immédiate mais durable (achat) contre la souplesse et les services inclus d’une location ou d’un abonnement. N’hésitez pas à consulter votre expert-comptable pour simuler l’impact fiscal et comptable de chaque option dans votre cas. Quelle que soit l’option retenue, l’objectif est de trouver le meilleur compromis entre trésorerie, optimisation fiscale et performance opérationnelle pour votre entreprise

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